Le Soldat Inconnu inhumé sous l’Arc de Triomphe est un symbole fort pour la France et ses citoyens. Il commémore le sacrifice des soldats français morts pour la Patrie au cours de la Première Guerre mondiale.
Découvrez l’histoire derrière cette figure emblématique, le processus de sélection du Soldat inconnu, son importance symbolique et bien plus encore !
Arc de triomphe ou Panthéon ?
Dès 1916, François Simon, militant du Souvenir Français de Rennes, formule l’idée d’honorer un soldat inconnu, décédé lors du conflit. Pour rendre hommage à l’ensemble des armées françaises, il souhaite enterrer un simple poilu au Panthéon, à Paris. Cette idée reste lettre morte jusqu’à la fin du conflit et la victoire.
Le 11 novembre 1919, premier anniversaire de la signature de l’armistice, l’Assemblée Nationale approuve cette proposition. Mais, sur le choix du lieu de l’inhumation, gauche et droite s’affrontent. La droite considère le Panthéon comme une église défroquée par la Révolution. La gauche voit, elle, l’Arc de Triomphe comme un symbole impérial.
Une idée venue du Royaume-Uni
Les préparatifs débutent pour commémorer le 2e anniversaire de l’armistice, le 50e anniversaire de la IIIe République et le retour de l’Alsace-Lorraine. L’entrée au Panthéon, du cœur de Léon Gambetta, ancien président du Conseil des ministres et de la Chambre des députés, doit être le point d’orgue des célébrations. Mais, pour le Soldat inconnu, point d’accord.
Le déclenchement arrive du Royaume-Uni. Les Britanniques font savoir qu’ils vont inhumer un de leurs soldats, un Tommy inconnu, dans l’abbaye de Westminster, au cours des célébrations du 11 novembre 1920.
Le pouvoir français est accusé par le peuple, endeuillé et en colère, de ne pas être capable d’organiser un hommage pour les soldats morts au combat pour sauver le pays.
Le choix du Soldat Inconnu
Décision est prise, trois jours seulement avant les célébrations du 11 novembre 1920 : un poilu inconnu sera inhumé sous l’Arc de Triomphe de la place de l’Étoile, à Paris.
Le corps d’un soldat « dont l’identité comme française est certaine, mais dont l’identité personnelle n’a pas été établie » est exhumé, dans chacun des neuf secteurs où les combats ont été les plus meurtriers (Artois, Champagne, Aisne, Flandre, Île-de-France, Lorraine, Somme, Chemin des Dames et Verdun).
Chaque corps est dépêché à Verdun pour organiser le choix. La cérémonie est dirigée par André Maginot, Ministre des pensions, mais également invalide de Guerre. Un jeune soldat du 132e Régiment d’Infanterie, Auguste Thin, choisit celui qui ira sous l’Arc de Triomphe. Membre du 6e corps d’armée et retrouvant 6 en additionnant les chiffres de son régiment, il opte pour le 6e cercueil.
Les cadavres des sept autres soldats inconnus ont été inhumés, le 11 novembre 1920, dans le « Carré des sept inconnus » du cimetière du Faubourg-Pavé, à proximité de Verdun.
Les cérémonies d’enterrement du Soldat Inconnu
Le Soldat Inconnu, sélectionné par Auguste Thin, rejoint Paris en Train. À son arrivée, il est acheminé devant le Panthéon, où Alexandre Millerand, Président de la République, prononce un discours solennel. Il est ensuite transporté vers la place Denfert-Rochereau, où il passe la nuit, veillé par des soldats
Le 11 novembre, le cercueil du Soldat Inconnu est transporté, à travers les rues de Paris, vers l’Arc de Triomphe, sur la prolonge d’artillerie d’un canon de 155. Il remonte ainsi les Champs-Élysées et fait son entrée solennelle sous l’Arc de triomphe. La tombe du Soldat Inconnu n’ayant pas pu être creusée à temps, le cercueil est placé temporairement dans une salle aménagée dans le pilier gauche de l’édifice.
Le 28 janvier 1921, le Soldat Inconnu rejoint finalement son dernier tombeau. La cérémonie, organisée à cette occasion réunit des militaires dont Joffre, Foch et Pétain, ainsi que des ministres français, belges, britanniques et portugais.
Un épitaphe, gravé sur la dalle en granit de Vire, indique « Ici repose un soldat français mort pour la France. 1914-1918» . Les anciens combattants la surnomment la « dalle sacrée ».
Une flamme éternelle sur la tombe du Soldat Inconnu
La flamme perpétuelle du souvenir, qui veille sur la tombe du Soldat inconnu, est allumée pour la première fois, trois ans plus tard, le 11 novembre 1923. André Maginot, devenu ministre de la Guerre, préside cette nouvelle cérémonie.
Le sculpteur Grégoire Calvet développe l’idée d’éclairer la sépulture du Soldat Inconnu, dès 1921. Auguste Beaud, un militaire, la promeut ensuite auprès du conseil militaire et du conseil municipal de Paris. Gabriel Boissy, du journal l’Intransigeant, imagine le système de flamme perpétuelle. Elle est finalement adoptée, notamment suite à une forte campagne de presse.
Depuis ce jour, chaque soir, la flamme éternelle est ranimée à 18h30. Le Comité de la Flamme s’occupe de la cérémonie quotidienne du ravivage de la flamme. Il est composé d’associations d’anciens combattants ou des civils reconnus pour leur civisme.
Le Soldat Inconnu : un symbole fort de souvenir
Le Soldat Inconnu représente tous les soldats morts pour la France lors de la Première Guerre mondiale et des conflits ultérieurs. Il incarne l’héroïsme, le sacrifice et le dévouement des combattants au service de leur patrie. La tombe et la flamme perpétuelle permettent aux Français, mais également aux étrangers, de se recueillir et d’honorer ces héros anonymes qui ont donné leur vie pour défendre les valeurs républicaines.
L’exemple du Soldat Inconnu français a inspiré d’autres pays à créer leurs propres monuments commémoratifs. C’est le cas de la Tombe des Soldats Inconnus à Arlington, aux États-Unis, ou encore le Monument national au Soldat Inconnu, en Russie. Ces lieux symbolisent l’unité et le respect pour les soldats morts, quelle que soit leur nationalité.
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