Bienvenue dans la demeure des Rohan ! Au cœur du Morbihan, en Bretagne, le château de Josselin est un fleuron de l’architecture médiévale et renaissance bretonne. Surplombant le canal de Nantes à Brest depuis plus de 10 siècles, il vous offre un véritable voyage dans le temps !
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ToggleUne histoire millénaire
Le premier château de Josselin est fondé au XIe siècle par le seigneur Guéthennoc, vicomte de Porhoët. Ce château en bois est élevé sur un promontoire rocheux escarpé. Au-dessus de la rivière Oust, il est à la croisée de deux routes commerciales romaines. Le vicomte baptise la forteresse du nom de son fils : Goscelinus, qui devient Josselin avec le temps !
Au milieu du siècle suivant, Eudon II de Porhoët, beau-père et régent du duc de Bretagne, Conan IV, tente de faire valoir ses droits à la place de son beau-fils. Le roi d’Angleterre Henri II Plantagenêt, restaure en personne le jeune duc dans ses droits et châtie le vicomte ambitieux. Le château de Josselin et la ville sont démolis sur ordre du souverain anglais.
Malgré ces mesures drastiques, un nouveau château est bâti par Eudon II, soutenu par le roi de France. Josselin et son domaine changent ensuite de main à plusieurs reprises pendant deux siècles. Il devient propriété des maisons de Fougères, de Lusignan puis d’Alençon.
Josselin fief des Clisson
Olivier V de Clisson, grand seigneur breton reprend la main sur ce fief en 1370.
Il entreprend de lourds travaux et fait du château de Josselin la forteresse la mieux armée de Bretagne. Neuf tours jalonnent les remparts épais de 25 mètres. Elles enserrent un domaine de 4 500 m² dominé par un donjon culminant à 32 mètres de haut !
Connétable de France, puis ministre déchu, il passe sa vie à nouer et rompre des alliances avec le duc de Bretagne Jean IV qui assiège un temps le château de Josselin. Olivier de Clisson meurt finalement en 1407 dans sa forteresse avant d’être inhumé dans la chapelle.
Josselin demeure des Rohan
Le château de Josselin entre alors dans la famille de Rohan et le reste jusqu’à nos jours. Jean II de Rohan gagne en prestige et en fortune en œuvrant pour le mariage de la duchesse Anne de Bretagne avec le roi de France Louis VIII. Le château de Josselin se dote alors d’un logis de plaisance à la charnière des XVe et XVIe siècles.
Cette prospérité est de courte durée alors que débutent les guerres de Religion. La famille de Rohan, liée à la famille de Navarre, se convertit au protestantisme. Henri II de Rohan, élevé par Henri IV au rang de duc, devient, à la mort du roi, chef de file du parti huguenot.
En représailles, le cardinal de Richelieu fait démanteler, en 1629, une partie du château de Josselin. Trois tours et le donjon sont détruits à coups de canons. L’éminence rouge annonce la nouvelle au duc en ces termes : « Monsieur le duc, je viens de jeter une bonne boule dans votre jeu de quilles ! ».
Préférant le château de Blain et leur hôtel parisien, les Rohan délaissent le château de Josselin. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, il sert de prison, avant d’abriter, à partir de 1776, une filature de coton au rez-de-chaussée. Peu de temps avant, deux tours menaçant ruine sont abattues.
À la Révolution, Josselin devient un tribunal révolutionnaire avant d’être rendu à ses propriétaires en 1799.
Renaissance du château de Josselin
Mais la véritable renaissance du château de Josselin ne débute qu’au milieu du XIXe siècle lorsque Josselin de Rohan et son fils Alain décident de revenir s’y installer.
Ils lancent d’importants travaux de restauration avec le concours des architectes Jules de la Morandière, élève d’Eugène Viollet-le-Duc, puis d’Henri Lafargue.
Les intérieurs sont complètement réaménagés et remeublés en style néo-gothique, également appelé style troubadour.
Les travaux se poursuivent jusqu’au début du XXe siècle avant que la famille de Rohan n’ouvre le château à la visite dès 1930 ! Aujourd’hui, la famille de Rohan vit toujours entre ces murs.
Une architecture entre Moyen Âge et Renaissance
De la forteresse en granit d’Olivier IV de Clisson ne subsistent aujourd’hui que le corps de logis, gardé par trois tours et une quatrième tour, désormais isolée. Appelée tour prison, c’est là que sont enfermés les soldats capturés à l’époque Moderne.
La façade dominant l’Oust présente le visage médiéval du château, avec ses trois tours reliées par des courtines ! En contraste, côté cours se dévoile la façade de Jean II, mêlant gothique flamboyant et Renaissance bretonne, rappelant le style Louis XII. Une splendide balustrade, ornée d’une dentelle de granit, lie entre elles les lucarnes à pinacles.
La devise des Rohan « A plus » est inscrite dans la balustrade de la façade Renaissance du château. Elle signifie « sans plus », c’est-à-dire sans supérieur hiérarchique !
Des jardins remarquables
Autour du château de Josselin, s’épanouissent quatre hectares de parcs et jardins. Ils sont imaginés, au début du XXe siècle, par Herminie, duchesse de Rohan-Chabot, icône de la Belle Époque. Elle fait appel à Achille Duchêne, surnommé le prince des jardiniers, pour définir les différents espaces.
Sous la façade Renaissance vous attend un jardin à la française dessiné de buis désormais centenaires. Un parc à l’anglaise s’étend au pied des remparts, et les douves dotées d’une allée d’ifs.
Louis Benech intervient au début des années 2000 pour réaménager le parc à l’anglaise et créer une roseraie qui ne compte pas moins de 160 plants de quarante variétés !
Visite du château de Josselin : un voyage dans le temps
L’accès au château de Josselin se fait par la place de la Congrégation. Imaginé pour être visité en famille, il vous permet d’abord d’explorer les jardins, la roseraie et le parc en visite libre ! L’occasion également d’admirer le contraste de l’architecture entre puissance de la façade médiévale et délicatesse du style gothique.
Vient ensuite la visite guidée des intérieurs, pour plonger dans la demeure des Rohan ! Au fil des pièces du rez-de-chaussée, entièrement meublées, revivez l’histoire des propriétaires successifs du château, entre duché de Bretagne et royaume de France. Depuis 2021, il est également possible de découvrir la chambre d’Herminie de Rohan-Chabot, pour pénétrer dans l’univers poétique et passionnant de cette figure proustienne.
Avant de repartir, ne manquez pas le musée de Poupées et de Jouets, aménagé dans les écuries. Il est, lui aussi, un héritage d’Herminie de Rohan Chabot, la duchesse étant à l’origine de la collection de poupées exposée. C’est ensuite Antoinette de Rohan, actuelle propriétaire qui complète la collection et la présente au public, à partir de 1984. Aujourd’hui, ce musée compte plus de 5 000 pièces pour ravir petits et grands enfants ! Il s’agit de la collection privée de jouets et poupées la plus importante de France.
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